mercredi 20 mars 2013

MoMA - Tetris & co

Entre 2 articles sur l'hiver et le fait exceptionnel qu'il neige, je suis tombé sur une annonce intéressante: l'arrivée de jeux vidéo dans le Museum of Modern Arts de New York. Le MoMA je connais, je suis passé par la boutique quand j'étais en vacances à New-York. Le jeu vidéo, je connais mieux, ça tombe bien. Et les nominés sont:
Pac-Man (1980)
Tetris (1984)
Another World (1991)
Myst (1993)
SimCity 2000 (1994)
vib-ribbon (1999)
The Sims (2000)
Katamari Damacy (2004)
EVE Online (2003)
Dwarf Fortress (2006)
Portal (2007)
flOw (2006)
Passage (2008)
Canabalt (2009)

Le site du MoMA précise comment cette sélection a été arrêtée, entre l'esthétique et le gameplay de ces oeuvres. Oui, car le jeu rentre au musée par la grande porte. Des expositions dédiées au jeu vidéo ont déjà été organisées (comme MuseoGames à Paris), mais là dans le même lieu que Van Gogh ou Picasso, c'est classe. L'approche est légèrement différente d'une présentation de l'histoire du jeu vidéo avec les repères devenus usuels (en commençant avec Pong et Space Invaders), actuellement absents de cette exposition.
Cette arrivée officielle a été l'occasion de reposer la question du jeu vidéo en tant qu'art. Pour moi, cela ne fait pas de doute, considérant le jeu comme un art ludique dans mes jeunes années, puis découvrant progressivement d'autres sensations que le simple plaisir de jeu (premiers exemples en tête Final Fantasy 6 ou Shadow of the Colossus), ou une simple appréciation esthétique ou technique. D'où l'intérêt de voir la perception de conservateurs de musée, et leur choix d'oeuvres représentatives.

Et bien sûr, on s'amuse à reconnaître certains titres. A part les Sims et Katamari (via sa suite sur PS3), je ne connaissais aucun des jeux de la période 1999 à 2006, qui correspond à mon "hiatus" vidéo-ludique. A partir de 2007, on retrouve Portal, le bijou du puzzle game créé sur le moteur de Half Life 2, qui a réussi à se faire un nom avec ses énigmes, son univers et son humour (ah, le gâteau, GLaDOS et Still Alive...). Je n'ai jamais joué à flOw, mais connaissant Flower et Journey du même studio (thatgamecompany), ça ne peut que donner envie. Avec Passage et Canabalt, l'exposition se termine sur des oeuvres indépendantes et opposées, entre un jeu extrêmement court mais propice à de nombreuses expériences et ressentis, et un titre survolté basé sur un gameplay à un bouton. Pour ces derniers, le mieux est encore de les tester (ils sont gratuits), quelques minutes sont suffisantes pour se faire une idée.

Mais le titre qui me touche le plus dans cette liste est Tetris. Le russe Alekseï Pajitnov a certainement créé un des jeux les plus connus du monde (et loupé beaucoup d'argent en laissant filer les droits pendant des années), sa version la plus célèbre était celle qui accompagnait la Game Boy. Mais avant la version monochrome de 1989, Tetris est passé par la moulinette CPC.
Jeu russe => Kremlin.
On retrouve les 7 formes de quatre carrés bien connues, en couleur. Si le principe est toujours le même, avec l'attente fébrile de la barre, la maniabilité sur CPC est par contre bien à la ramasse. Il n'est pas possible d'accélérer la chute des pièces, elles tombent directement sans pouvoir être déplacés et insérées délicatement dans les interstices. Pire, la rotation ne peut se faire que dans un sens, conséquence de l'unique bouton sur le joystick.
Ces deux seuls éléments de maniabilité changent un titre excellent en un jeu de réflexion à la limite rageant. La musique tape sur les nerfs, les couleurs sont affreuses et transforment les pièces assemblées en une purée fluo.
Je dis stop aux couleurs.
Le trop est l'ennemi du bien comme le prouvera la version Game Boy, les capacités limitées de cette machine ayant favorisé un gameplay et une lisibilité améliorés.

Concernant les derniers jeux, je n'ai jamais été fan de Pac Man, être poursuivi par les fantômes dans le labyrinthe me stresse autant que les chiens zombies traversant les vitres dans le premier Resident Evil. J'ai tenté l'aventure sur CPC avec Pac-Mania, version 3D où le rond jaune devient une boule et peut sauter, mais ce n'est pas mieux, malgré une musique entraînante.
Rond comme un ballon. Et plus jaune qu'un citron. C'est lui Pac-Man...
Yeah, 3D power!
Avec le recul, je me demande si il faut trouver une interprétation particulière à un rond jaune poursuivi par des fantômes alors qu'il gobe des pilules... Apparemment, je ne suis pas le seul: http://drugsinspace.ytmnd.com On est loin de William Leymergie.
 

Pour terminer ce tour de l'expo, il faudra qu'un jour je joue sérieusement à Another World, qui au delà de son intro mythique m'a toujours frustré de par son gameplay punitif, nécessitant une connaissance parfaite de chaque écran (ou un bon guide en ligne).
Je ne connais pas Myst, et ayant joué à Sim City sur Super Nintendo en trichant sur les budgets, je pense que je ferais un bien mauvais maire (laissant un déficit énorme et une augmentation massive des impôts locaux).

La collection du MoMA doit être complétée pour atteindre 40 titres, parmi lesquels les classiques Pong, Space Invaders, Super Mario Bros, Zelda, mais plus surprenant Street Fighter II et Chrono Trigger. Et pourquoi pas Doom?


Tetris sur CPC, pour sa musique...
Pac-Mania sur CPC, pour sa musique!

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