samedi 29 novembre 2014

Strider - U.R.S.S. 2138

Pour poursuivre après Blood Dragon dans la thématique des années 80, on peut noter que ce dernier ne faisait pas référence à l'arch-ennemi des Etats-Unis, l'U.R.S.S. Pourtant, durant cette décennie, nombreux furent les jeux (souvent inspirés par les scénarii de cinéma) qui proposaient aux joueurs de se plonger dans la Guerre Froide, généralement à grands renforts d'artillerie lourde et autres sous-marins nucléaires. Mais petite originalité, Capcom proposait de son côté Strider en arcade, avec un ninja se battant dans une U.R.S.S. futuristique, plus précisément en territoire kazakhe. 25 ans plus tard, il repart au charbon dans une version mise à jour.
Classe.
Côté scénario, on reprend à peu de choses près la même trame: Hyriu est un ninja 3.0, qui exploite les technologies de son temps avec une épée plasma (le/la cypher) et des modules robotiques. Bref, c'est un Strider, et le meilleur de se génération. Manque de bol, c'est aussi le dernier, et seul rempart de l'humanité face au Grand Maître Meio, gourou responsable d'une extinction massive de la population, et certainement d'origine alien vu les pouvoirs pas très normaux qu'il possède. Charge à Hyriu de stopper Meio en se rendant à Kazakh City et faire le nettoyage par le vide.

Du titre original, je n'ai joué qu'à la pauvre version CPC, et bavé dans ma jeunesse sur les photos des versions arcade ou Megadrive dans les magazines de jeux vidéos. Mais de cette simple base, les premières minutes du reboot m'ont fait entrer dans un territoire familier: les grands sauts façon gymnaste, la grimpette sur les murs, quelques ennemis d'apparence connue, et une grande difficulté! J'ai attaqué le jeu en mode Hard, mais j'ai bien cru balancer ma manette tellement le premier checkpoint semblait inaccessible! Les ennemis sont nombreux, résistants, la barre de vie est minuscule, et chaque saut est l'occasion de leur servir de cible ambulante. Après une heure façon "Un Jour Sans Fin", j'avais enfin compris que les coups de cypher dans la tête étaient plus efficaces, et atteint le premier point de sauvegarde...

Par la suite, les choses s'améliorent avec la récupération de nouvelles capacités (à la Super Metroid), mais le challenge est tout de même présent: chaque ennemi a son point faible, les boss nécessitent d'intégrer leur patterns d'attaque, à la manière d'un jeu de rythme. Au bout de 2 heures, une fois familiarisé avec la maniabilité et les dangers de cet univers, cela devient un vrai plaisir de fouiller tous les recoins des niveaux pour trouver le moindre bonus. Une fois toutes les améliorations acquises, on s'auto-émerveille devant les possibilités offertes par un dash en l'air + double-saut + re-dash en l'air pour atteindre des zones secrètes.

Visuellement, le jeu est très beau, les personnages (Hyriu en tête) sont très classe et stylés, les nombreux boss sont quasiment tous des réinterprétations d'ennemis marquants de l'opus d'origine (les soeurs ninja, le Gravitron, le gorille géant, et le fameux serpent métallique qui n'est plus communiste, sans faucille et marteau...), la bande son colle à l'action frénétique. Ma seule déception provient de la conclusion assez banale, cela manque de grandeur après des affrontements épiques dans les dernières minutes. Mais après avoir bataillé presque 9 heures en mode Hard, quel plaisir refaire le jeu en mode Normal et le terminer en 3 fois moins de temps...

vendredi 28 novembre 2014

Far Cry 3: Blood Dragon - Neon Future

Je continue de jouer mais je prends du retard sur ce blog: flemme, manque de temps, angoisse de la page blanche, les week-ends frais et pluvieux sont une bonne occasion de revenir quelques semaines en arrière, et taper un bout de texte sur fond de BO de Last Action Hero. Car justement, il est temps de retourner vers le passé, quand les écrans de cinéma étaient peuplés de gros bras comme ceux de Far Cry 3: Blood Dragon.
Bad ass.
Reprenant le moteur de jeu et les mécaniques de Far Cry 3, les développeur d'Ubi Soft se sont tout de même foulés afin de partir dans un délire SF à la sauce années 80, à grands renforts de néons, synthés et clichés des films d'action made in U.S.A. sous Ronald Reagan. Côté scénario, on incarne le sergent Rex "Power" Colt, un soldat passé en mode cyborg ("part man, part machine, all cyber commando") envoyé sur un île pour éliminer son ancien supérieur, le colonel Sloan, copie à peine cachée de Bennett dans Commando.

Dès son intro, le jeu abonde en références: cyborgs et guerre nucléaire à la Terminator, la vision façon Predator, le flingue de RoboCop, les oeufs d'Alien, la doctoresse calquée sur Brigitte Nielsen, le montage sur l'entraînement façon Rocky... L'habillage façon VHS en 4/3 nous ramène dans un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, créant pratiquement un jeu dans le jeu pour reconnaître quel film est parodié. Même le casting vocal est partie prenante, avec Michael Biehn (Kyle Reese dans Terminator, Hicks dans Aliens) qui délivre une quantité impressionnante de punchlines et dialogues bien stéréotypés, façon "fuck yeah".

Côté jeu, on retrouve rapidement ses marques de Far Cry 3 (une fois passé le fucking tutorial obligatoire et sa grosse dose de second degré), mais le personnage boosté aux implants est bien plus solide et efficace que le pauvre Jason d'origine. Malheureusement, le plaisir n'est pas le même: on rigole beaucoup, mais l'esthétique rose et bleu flashy est bien plus fatigante et perturbante que la jungle luxuriante de l'opus original. Les prises de forteresse sont moins épiques que celles dans Far Cry 3, les options d'attaque semblent plus limitées. Même l'utilisation de l'arc, gros plaisir dans l'épisode d'origine, semble ici perdre de sa superbe face au reste de l'arsenal. Le jeu est heureusement relativement court (je l'ai plié entièrement en 8 heures), avec un passage par la case "trip hyper-dimensionnel", pour respecter la tradition hallucinogène de la franchise.

Cela reste bien jouissif (en particulier lors de la dernière séquence à dos de dragon tirant des lasers par les yeux, véritable festival pyro-technique), c'est bien fait, mais contrairement à son très bon ainé, le jeu est à ranger, comme la plupart des films dont il s'inspire, dans la catégorie B. Je vais me remettre un coup de Big Gun d'AC/DC pour la peine...