dimanche 7 juin 2015

Murasaki Baby - Mother

Au fil des années et de ses évolutions, le média jeu vidéo a permis de proposer des oeuvres atypiques, allant au delà du seul gameplay pour proposer des histoires, et faire ressentir des émotions inédites aux joueurs. Certains titres relèvent presque de l'expérimentation, comme Murasaki Baby sur PSVita.
Don't it make you smile...
Une petite fille se réveille dans la nuit, perdue, et se lance à la recherche de sa maman. Sur cette base très simple, le jeu nous plonge dans un univers fantastique à la limite du cauchemar, fortement inspiré par les oeuvres de Tim Burton. Enfin, jeu est un bien grand mot, car le titre relève plus de l'expérience tactile interactive: à la manière de l'emblématique Ico, le joueur doit tenir la main de la petite fille, en maintenant son doigt sur l'écran, pour la faire avancer à travers les différents niveaux. Elle rencontrera d'autres enfants, tout autant frappés de la tête et en proie à leurs propres problèmes avec leurs parents.

Cette balade (sur environ 2 heures) tient plus de l'introspection que d'une véritable aventure: ok, il faut bien protéger le ballon de la fillette (le seul élément qui semble lui donner du courage face aux étrangetés rencontrées) et jouer avec les propriétés des arrière-plans interchangeables (très bonne idée), mais leur intégration me semble peu naturelle. Déjà avec un doigt posé presque constamment sur l'écran pour guider la fillette, on ne voit pas grand chose, alors quand il faut faire une autre action avec un deuxième doigt, au pire interagir avec l'arrière tactile de la console, on a l'impression que le développeur avait dans son cahier des charges l'obligation de faire appel à toutes les fonctions de la console portable. Ah oui, il faut aussi la faire pivoter par moment...

C'est dommage, car ces phases de simili-action perturbent le fil de l'"histoire": en l'absence de dialogues ou sous-titres, tout est affaire d'interprétation de la part du joueur, et sur ce point, le final est très intelligent, donnant son sens au gameplay tactile, même s'il fait pester par moments. D'ailleurs, pourquoi "Murasaki Baby"? Après de courtes recherches avec Google, "murasaki" signifierait pourpre en japonais, couleur du ballon indissociable de la petite fille.

Avec ses choix, Murasaki Baby est plus proche d'une oeuvre interactive qu'un véritable jeu: ce n'est pas le genre de titre qui donne envie de se refaire une partie, mais plutôt un propos qui se présente sous une forme interactive appropriée. A tester, avant d'effacer le jeu et faire une note dans un blog pour en garder un souvenir.