samedi 29 octobre 2016

Grand Theft Auto III - Just cruisin'

Cela fait longtemps que je n'ai pas joué à un "vieux" jeu. Et forcément, avec le temps qui passe, la définition de ce qu'est un vieux jeu évolue. J'ai vécu en direct l'arrivée des consoles 8-bits chez mes copains, les 16-bits nous occupaient les week-ends, et la Playstation première du nom correspondait à la fin du lycée et les chemins qui commençaient à se séparer... Et quelques années plus tard, je me disais que j'étais trop vieux pour ces conneries, passant à côté de la génération XBox et Playstation 2. Mais magie de l'émulation officielle et du repaquetage en ligne, voilà une occasion rêvée pour jouer avec 15 ans de retard à GTA III.


J'avais découvert GTA premier du nom au lycée, alors que le club d'infographie nous faisait monter le midi dans leur petite pièce pour jouer à Bomberman 5 en multi sur un émulateur SNES (et grosse révélation du "pouvoir" d'un PC): parfois, on s'amusait à braquer des voitures et partir en poursuite vue de dessus, semant le carnage sur notre chemin. C'était rudimentaire mais efficace.
Avance rapide en 2009, où je me remets dans le bain avec une PS3 d'occasion et, fat de sa nature, quelques jeux PS2 à faire: parmi eux, GTA San Andreas, le premier titre sur lequel j'ai passé facilement 60 heures, faisant de mon perso un monstre au vélo, pédalant plus vite que la majorité des voitures du jeu. Et vint plus tard GTA 4, bien plus sombre et moins fou avec son Niko Bellic qui n'était pas là pour la rigolade.

Que pouvait donner GTA III, 15 ans après avoir posé les bases du monde ouvert, pour le meilleur (Red Dead Redemption) et le pire (les Assassin's Creed perdus dans les bugs et les plumes à collecter)? Forcément, c'est assez moche et anguleux, les morceaux sont des compositions originales (et n'ont pas le charme des titres et stations radio des épisodes suivants), l'interface est très ancrée dans son époque, mais le plaisir de jeu est bien là: les sensations de conduite sont présentes, les missions sont plutôt bien pensées et les personnages à la Rockstar sont déjà présents. Par la magie des trophées et du 100%, on se prend rapidement au jeu des carnages programmés, des recherches de paquets de drogue et des cascades à répétition. Même si les trois villes sont petites par rapport aux standards actuels, elles sont parfaitement lisibles et bien construites, avec ce plaisir de découvrir ses propres chemins, favoriser certains raccourcis et finalement savoir où l'on va sans avoir besoin d'ouvrir une carte après quelques heures de conduite.

Le temps d'une quarantaine d'heures, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir Liberty City version 2004 dans la peau du mutique Claude, dessoudant au fur et à mesure les associés de passage, jusqu'au générique de fin. Je regrette seulement le bug qui a fait disparaître un paquet, me privant d'un 100% relativement accessible. Tant pis, mais cela m'a peut-être évité de passer encore une dizaine d'heures dans la jungle urbaine fantasmée par des Écossais nourris au Parrain et autres Affranchis.