dimanche 29 mars 2015

OlliOlli - Holy Roller!

Enfin. C'est le mot que l'on lâche après avoir passé du temps sur un passage difficile et de nombreuses minutes, voire heures, à comprendre une section de jeu ou un boss. Signe de satisfaction après avoir vaincu l'adversité, on ressent souvent de l'euphorie après ces moments frustrants, avant de poursuivre son chemin. Et certains jeux proposent d'enchaîner les "enfin" de soulagement en boucle, comme OlliOlli.
Les jeux de skate avaient eu leur heure de gloire avec la série des Tony Hawk sur Playstation à la fin du siècle dernier. Sur fond de ska punk, je me rappelle bien les parties entre potes, à s'affronter pour dominer un maximum d'éléments sur un skate park ou trouver les manipulations de pad les plus improbables pour sortir des figures.

Quinze ans plus tard, OlliOlli prend le contre-pied de la technicité, au niveau du visuel et du gameplay: exit les modélisations réalistes en 3D, on est dans le domaine du pixel façon jeu sur mobile, et out les combinaisons complexes de mouvements et boutons, les commandes sont simples et les figures simples à sortir. Mais tout se joue sur la réception: l'idée de génie du titre est de pousser le jeu est maîtriser le timing de ses réceptions, le forçant à presser un bouton ou une direction au moment exact où il touche le sol ou une rampe. Si la tolérance sur ce timing est relativement large, la précision joue sur le score, et un combo hallucinant d'une trentaine de figures peut se terminer par un minimum de points si la réception est réalisée en dehors des clous.

Sur cette base simple et efficace, le jeu propose cinquante niveaux (divisés en niveaux amateur et professionnel) répartis sur cinq environnements (la ville, la décharge, le port de Marseille, la base russe, et Tokyo). Ceux-ci seraient assez simples à compléter si le jeu n'incitait pas le jour à remplir des objectifs: réaliser un score minimum, faire des figures particulières, récupérer des objets, etc. Il est facile de se laisser prendre par le challenge et de se forcer à compléter les 250 objectifs. J'ai bien passé deux heures pour compléter le dernier (maudit "Helicoptering") qui consiste à réaliser 50 spins (180°) sur un parcours: entre la complexité du parcours, sa longueur limitée, le nombre important de rampes à différentes hauteurs et la gestion de la vitesse, je redémarrais le spot toutes les 20 secondes.

Mais à la manière des meilleurs die-and-retry, les essais s'enchaînent rapidement, et l'échec provient d'un manque de maîtrise du timing et de sa trajectoire. L'expérience aidant, on finit par survoler les difficultés des premières parties tout en s'amusant à varier les figures et chercher à se rapprocher des meilleurs scores mondiaux. Le jeu n'a aucune histoire ou conclusion, tout tient dans l'intérêt du joueur à se dépasser et améliorer ses réflexes.

Côté récompenses, il ne me reste plus qu'à refaire tous les parcours en réalisant des réceptions parfaites, sous peine de voir mon avatar se ramasser sur le béton. Cette quête de la perfection me branchant moins qu'un 100% en Expert sur Rock Band, je vais laisser OlliOlli ici, avec la satisfaction du travail accompli. Avant de m'attaquer à sa suite qui vient de sortir.