mardi 2 septembre 2014

Mass Effect - Star Trek contre-attaque

Aujourd'hui c'était la rentrée des classes, et même si cela ne représente plus rien pour moi depuis plus de 10 ans, c'est toujours une occasion de faire un bilan de son été. Vu que je suis un adepte des vacances en décalé (comprendre: rester bosser quand les plages sont bondées), j'ai profité de l'extraordinaire mois d'Août avec Paris sous la pluie et de la grisaille présente avec une saison d'avance. Mais l'avantage de cette triste constatation météorologique est d'avoir eu une bonne excuse pour passer 40 heures en 15 jours sur Mass Effect.
Man on Fire.
Cela fait un moment que j'entendais parler de la série, célèbre pour son système de dialogues à choix, les plans cul du personnage principal et la fin très critiquée du 3e épisode. J'arrive bien après la bataille (alors que le 4e épisode devrait arriver d'ici 1 ou 2 ans), vierge de tout spoiler violent et plutôt emballé par l'univers science-fiction développé par la franchise. Disponible sur PS3 après les épisodes 2 et 3 (merci la logique), ce Mass Effect 1 permet de découvrir les premiers pas du commandant Shepard qui va devoir sauver la galaxie d'un terrible péril (tadam). Dis comme cela, ça n'a pas l'air terrible, mais le titre dévoile progressivement ses charmes, et au bout de quelques heures il est très difficile de faire machine arrière ou lâcher la manette.

Le jeu est un RPG façon PC, avec toute une série de paramétrages pour définir son personnage, ses caractéristiques, son background, son alignement, etc. Pour mon premier contact avec le commandant Shepard, je l'ai jouée très classique: je l'ai gardé en mode bonhomme avec son physique d'origine (les aventures de miss Shepard seront pour une autre fois peut-être), spécialisé en ingénierie (sortes de magies basées sur la technologie) avec un passé d'orphelin terrien, dernier survivant d'une mission ayant mal tourné (un bon profil de traumatisé). Une fois réellement aux contrôles de mon Shepard (prénommé Ben pour les intimes), j'ai passé une heure à discuter avec les membres de l'équipage du Normandy, en route pour une mission semble-t-il bénigne: très rapidement, on accumule une masse (effect) d'informations sur l'univers du jeu, on découvre les différentes races extra-terrestres et leurs relations avec les petits derniers de la bande, les humains (qui bien sûr se sont invités dans la partie depuis quelques décennies, ont fait n'importe quoi avec leurs voisins de la Voie Lactée et se prennent pour les rois du monde).

Une fois catapulté sur une planète, les choses sérieuses commencent: on dirige Shepard à la manière d'un Uncharted, mais façon TPS avec une maniabilité non intuitive (si côté technique le jeu s'en sort, l'ergonomie est relativement datée, le jeu est sorti en 2007 sur XBox 360). Les gunfights sont un peu mous (ou très bourrins pour ma part), la présence des 2 co-équipiers ne m'a pas semblé très utile (syndrome de l'intelligence artificielle qui fait souvent n'importe quoi), mais l'intérêt du jeu n'est pas là: on cherche rapidement à nettoyer les différentes aires de jeu afin de déclencher la prochaine séquence de dialogues, en apprendre plus sur l'univers et découvrir le scénario qui cache bien ses effets et révélations.

Après avoir parlé à beaucoup de monde pendant 5 heures (et accompli une seule véritable mission), le jeu dévoile tout son potentiel: Shepard devient cap'tain du Normandy, et la découverte de la carte de la Voie Lactée donne le vertige. Une quinzaine de galaxies, de trois à cinq systèmes solaires pour chacun (dont notre bon vieux Système Solaire!), avec quatre à sept planètes pour chacun, on se dit que l'on va passer des centaines d'heures à explorer les frontières de l'infini! Mais rapidement (et heureusement), on se rend compte qu'une seule planète peut être explorée par système (les autres font l'objet d'un texte descriptif, que l'on zappe rapidement): on passe alors en mode Dora avec son petit char d'assaut pour explorer la planète en question, rechercher des minerais rares ou des artefacts perdus, ou tout simplement accomplir la mission du coin. Le jeu propose ainsi des dizaines de quêtes secondaires plus ou moins intéressantes (mention spéciale au remake d'Armageddon avec l'astéroïde menaçant de s'écraser), dans des environnements identiques: faut se préparer à visiter 10 fois le même hangar ou la même grotte... Mais encore une fois, chaque mission est l'occasion de creuser le background de Mass Effect, et de récupérer de l'expérience.

Côté XP, c'est le festival: il suffit de parler à des gens ou lire des livres pour gagner de l'expérience: cela semble tellement logique que je me demande pourquoi d'autres RPG n'ont pas fait la même chose plus tôt... Et les dialogues proposent très souvent des choix, parfois cornéliens (sans toute fois atteindre le niveau de tension d'un Walking Dead, entre temps limité et dilemme toutes les 5 minutes), avec à priori des impacts sur les épisodes suivants, à vérifier... Côté choix, j'ai fait de mon Shepard un commandant loyal et droit dans ses bottes (j'ai dû exploser les stats dans ce domaine), façon Ned Stark (et on sait comment ça finit ce type d'alignement...): il a l'air un peu chiant avec son côté sérieux limite balai dans le fondement (faut le voir quand il court façon jogging) mais il est tellement classe avec son phaser...

Une fois le stock de missions secondaires vidé, j'ai repris la (courte) quête principale avec une équipe aux stats et niveaux confortables afin de remettre de l'ordre dans l'univers. A partir de là, les missions deviennent réellement intéressantes (enfin des environnements différents!), les retournements de situation sont réellement surprenants, et l'intrigue évite le manichéisme de bas niveau. Chaque mission permet de faire évoluer les échanges avec son équipe, et rapidement certaines affinités se dégagent... C'est assez drôle de voir un triangle amoureux se mettre en place, et devoir orienter le choix du héros. A cette occasion, j'ai orienté mon Shepard vers Ashley, la soldate bourrine de service, laissant de côté Liara la scientifique alien Asari (le tag #interracial, ce sera pour une autre fois): histoire de conclure, j'ai dû quelques heures plus tard sauver Ashley d'une mauvaise passe, laissant crever un bon gars de mon équipe pour mon intérêt perso. Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour un plan cul virtuel...

L'histoire s'achève sur des affrontements épiques (que je verrai bien dans un éventuel film Mass Effect) et la rapide conclusion ne semble servir que de mise en bouche pour l'épisode suivant. Pour sûr, j'ai envie de poursuivre les aventures de mon Shepard, traversant la galaxie à coup de sauts dans l'hyper espace, investiguant dans les bars mal famés, sortant mon gun à la moindre escarmouche, draguant de la vénusienne spécialisée en bio-implants et regardant la Terre se coucher à l'horizon de la Lune...