dimanche 3 février 2013

Prince of Persia - One More Hour

Comme vu dans le post précédent, Assassin's Creed est le fils spirituel, et même illégitime, de Prince of Persia (Assassin's Creed vient d'un prototype appelé Prince of Persia: Assassins. Hum...).
Autre série tractée par Ubi Soft sur de (trop) nombreux épisodes, le Prince de Perse est à l'origine un pauvre hère enfermé dans un donjon, cherchant à s'échapper entre les gardes et les pièges à la Saw. Avant de devenir un ninja manipulant le temps et finir avec la tête de Jake Gyllenhaal sur les écrans de cinéma, et une légende comme le Prince de Lu ou le Nain Pourpre, le Prince de Perse a étrenné sa première aventure sur de nombreuses machines de la grande époque, dont le CPC.
Prince of Persia: Molière edition
Comme on nage en pleines mille et une nuits, le jeu a droit à un minimum de scénario: le sultan s'est barré (on ne sait où), le méchant vizir (lapalissade?) Jaffar prend le pouvoir (Iznogoud n'était pas disponible). Seul obstacle à son conquête, la princesse (va savoir comment), fille du sultan: soit elle accepte sa main dans une heure, soit elle y passe. Pour montrer qu'il ne rigole pas, il fait apparaître un sablier géant, histoire de stresser la princesse, et le joueur qui va être soumis au chrono pour la sauver.
Le Gérard Majax du temps
Charge donc au joueur, dans le rôle du boyfriend de la princesse, de la sauver. Manque de bol, il est jeté dans un cachot au début du jeu, ou plutôt un dédale de pierre rempli de fosses, de pics, de grilles, de dalles friables, d'interrupteurs, de fioles et de gardes. Bizarrement construit tout ce bazar, cela aurait été plus simple avec des escaliers..

Deuxième jeu de Jordan Mechner, après Karateka, Prince of Persia  avait fait forte impression à sa sortie pour la qualité et le réalisme de ses animations. Comme pour son jeu précédent, Mechner avait utilisé la technique de la rotoscopie pour l'animation, dessinant les mouvements des personnages image par image à partir de vidéos filmées.  Cet ancêtre de la motion-capture actuelle pour les jeux en 3D apportait une touche cinématographique au jeu, appuyée par des séquences entre niveaux revenant sur la princesse et son sablier, et les pièges à la Indiana Jones.
Adaptée sur toutes les machines et consoles de l'époque, le jeu était une prouesse technique, mais surtout un véritable challenge. Chaque échec se soldait par une mort particulièrement graphique pour les standards du moment (Mortal Kombat n'était pas encore passé par là), avec un héros transpercé de toutes parts, coupé en deux ou plié en quatre dans une fosse. Mais surtout, il fallait reprendre tout le niveau, avec de précieuses minutes perdues pour un saut trop court ou la traversée trop rapide d'un couloir.
I Believe I Can Fly... bah non en fait.
Le jeu était marqué par quelques rebondissements et des éléments fantastiques, comme la traversée d'un miroir et la création de son propre double, les combats contre des squelettes ou la souris qui file un coup de main au héros en activant un interrupteur. Fidèle à son époque, le jeu était dur et exigeant, il fallait connaître par coeur chaque niveau pour espérer s'en sortir, et surtout tenir dans l'heure impartie.

Je n'ai jamais eu le courage de m'accrocher suffisamment à ce titre pour tenter de la finir en une fois. Avec la magie des cheat codes ou listings, je pouvais sauter les niveaux et éviter de m'arracher les cheveux sur des passages au timing sans pitié. Maintenant, un système de sauvegarde permettrait certainement de prendre le jeu niveau par niveau, sur plusieurs jours. Mais le jeu vidéo était alors punitif: les titres étaient souvent courts (comparés aux dizaines d'heures sur des jeux actuels), le niveau de difficulté était élevé et imposait une maîtrise, un investissement et un véritable entraînement. Cet était d'esprit a donné naissance aux super players, et leurs exploits sur des jeux réputés infaisables. Chapeau à eux, j'ai rarement eu la patience de m'accrocher de cette manière, préférant passer sur un autre titre, ou rechercher le cheat code permettant de découvrir la fin.

Et la fin de Prince de Persia? Ils vécurent heureux et eurent beaucoup de suites, plus ou moins inspirées...

Le jeu en entier, par Alexino

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