lundi 4 février 2013

Jeux vidéos - Sevrage et rechute

Dans le dernier post sur Prince of Persia, je parlais de superplay en conclusion, vu la difficulté du jeu et l'investissement nécessaire. Paradoxalement, c'est ce qui m'a fait mettre les jeux vidéos de côté pendant plusieurs années afin d'y revenir.

De mes premières années d'école jusqu'au lycée, j'avais toujours un ordinateur ou une console sur lequel je passais pas mal de temps après les cours. Cela avait commencé avec l'Amstrad CPC, puis la GameBoy et la Super Nintendo, avec en intermittence d'autres machines prêtées ou échangées avec les copains. La Super Nintendo en particulier représentait l'âge d'or des jeux vidéos entre potes, entre les parties dans le salon le week-end sur Street Fighter 2 ou Super Mario Kart.
On sentait avec l'arrivée au lycée le changement des priorités pour chacun d'entre nous: pour ma part, cela a été la musique, avec le passage sur la guitare en plus des albums que j'écoutais consciencieusement depuis deux ans. Côté consoles, la Super Nintendo arrivait en fin de vie: fini les après-midi Mario Kart, les éditeurs ne proposaient plus de jeu marquant avec le passage sur une nouvelle génération de machines. La Playstation de Sony était arrivée en 1995, et changeait progressivement le visage des jeux vidéos, devenant à la fois plus adultes et grand public.

Le chant du cygne pour ma Super Nintendo a été Final Fantasy 6, jeu fabuleux et mythique acheté d'occasion au lycée, avec l'adaptateur US qui faisait parfois sauter les sauvegardes (de quoi hurler à la mort après 30 heures de combats et de gain d'expérience...). Je suis passé ensuite sur les jeux PC avec l'ordinateur de mon frère (Doom, Commandos), puis mon propre ordinateur dans ma chambre d'étudiant en école d'ingénieur. Mais la découverte d'Internet m'a poussé à creuser mon intérêt pour la musique, en particulier Pearl Jam, via les forums ou les pages dédiées, la découverte de morceaux rares ou lives via des mp3. Côté jeux, mon PC a vu passer Jedi Knight 2, et Final Fantasy VIII en 2002. Et tout s'est arrêté sur le disque 3 de FF8, à bord du Ragnarok, perdu dans l'espace.

Je devais en être à 30 ou 40 heures de jeu sur ce Final Fantasy, mais je n'ai plus eu envie de continuer. Je ne sais plus si c'est la charge de travail ou simplement la lassitude qui m'a fait stopper ma partie, alors que je tenais à connaître la fin de l'histoire de Squall et Rinoa. Par chance, j'ai évité tout spoiler pendant 9 ans, avant de reprendre le jeu du début sur Playstation 3.

A partir de 2003, j'ai été en vadrouille entre différents appartements de la fin de mes études à ma recherche de premier boulot, du petit studio à Grenoble à la collocation en région parisienne. Une fois installé dans mon appartement, je vaquais tranquillement à ma vie quotidienne, entre boulot, amis et musique. Et là, c'est le drame, la rechute.

En 2007, le mode buzz n'existait pas, ou n'était pas encore utilisé pour tout et n'importe quoi, mais une vidéo méritait ce terme: un reportage sur Arte s'intéressait aux "jeunes" et Internet, et nous présentait Clément. Emo-gothique fan de christian-core, Clément était devenu Clément le NoLife avec ses commentaires cultes.

"Vas-y j'te bloque."

Quelques mois plus tard, une nouvelle chaîne apparaît sur la FreeBox: NoLife. Avec un nom pareil, cela sent le repaire de geeks et losers, mais c'est le piège. En zappant sur le canal 123, je tombe sur l'émission Superplay, avec un joueur (Ben.Shinobi) qui commente sa partie sur un shoot'em up, Radiant Silvergun. Au début, je me marre quand il parle de hit-box, de leeching et de patterns, mais après quelques minutes, je me rends compte que je bloque sur cette émission de près d'une heure, face à la maîtrise du joueur sur un titre où l'écran est surchargé de tirs et d'ennemis.
A partir de là, c'était foutu: je commence à regarder régulièrement NoLife pour les joies du one-life ou du speedrun, puis les news et reportages sur les jeux vidéos, et quelques mois après, je finis par craquer en achetant une PlayStation 3.

Bonne chose, mauvaise chose, j'ai pratiquement fait un saut de 10 ans dans l'histoire du jeu vidéo, étant passé à côté de la XBox, la PlayStation 2 ou la GameCube. Ce n'est pas comme si j'avais été privé de cinéma ou musique pendant 10 ans, mais je me rends compte que je suis passé à côté de certains titres mythiques. Les jeux actuels ont beau être plus simples, avec des checkpoints et sauvegardes à foison, mais ils demandent des dizaines d'heures pour être terminés! J'ai donc sorti mon bâton de pèlerin, suivant à la fois les nouveautés sur PS3, mais aussi les jeux des 10 dernières années qui par chance ressortent parfois en version HD.

Ce coup d'oeil dans le rétro m'a certainement poussé à regarder plus loin dans le passé, et voir quels ont été les jeux marquants de ma "carrière" vidéo ludique.

La page de Ben.Shinobi, avec ses vidéos de Superplay: http://benjamin.bouloch.free.fr/ben-shinobi.htm

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