mardi 29 janvier 2013

Right Now - Assassin's Creed III

J'ai beau parler de souvenirs de jeux vidéos dans ce blog, je joue essentiellement à des titres récents, en ce moment sur PS3. Enfin, récents quand leur prix baisse (et avant le passage en premium avec les jaquettes salement recadrées). Ainsi, j'ai bien 1 à 2 ans de retard quand je m'attaque à un blockbuster, et je les achète plus rapidement que je ne les termine. Un jour, je jouerai à vous Dead Space et FF XIII, attendant patiemment sous blister...

Mais cet Automne, j'ai fait une exception à cette règle: avec un dernier chèque cadeau à écouler dans les 24h, je cherchais fébrilement où placer ces 10€ dans la FNAC St Lazare. C'est alors que je le vis en démo: j'en pris un dans le rayon, je regardai son prix, mon chèque cadeau, son prix (j'espérais naïvement avoir mal lu), fit un calcul mental rapide, puis joignit la caisse la plus proche.

Sans m'en rendre compte, j'avais progressivement accroché à la série des Assassin's Creed, ou juste Assassin quand on veut être cool, ou AC quand on est fainéant. Malgré cet accès d'achat dès sa sortie, j'ai attendu 1 mois avant d'attaquer ce nouvel opus, le temps de terminer The Ballad of Gay Tony (repris 1 an après avoir lâché l'affaire), Hell Yeah!, le Sonic sous acide, et Limbo, le Super Mario dépressif. Mais rétro oblige, revoyons toute la série sur PS3.
Prince of Persia: Reloaded
AC 1 (oui je suis fainéant) était une belle découverte, malgré si la surprise laisse rapidement la place à une routine au milieu des croisades. Avec ses belles animations et sa manie de grimper les murs, on pense tenir un simili Prince de Perse du côté obscur, mais ce n'est que la première couche dans une série qui joue sur plusieurs chronologies en parallèle, ou un trip rappelant Inception. On joue en fait Desmond Miles, un barman kidnappé par les scientifiques d'une boîte, Abstergo: placé sur une table munie de capteurs (l'Animus), il revit les souvenirs de ses ancêtres, ici Altaïr, un adepte de la capuche peu porté sur la discussion. Desmond revit les actions d'Altaïr au Proche-Orient au 12e siècle comme il jouerait à un jeu vidéo, et le joueur contrôle en fait Desmond qui contrôle Altaïr. Wah, mindblowing... Cette astuce scénaristique justifie les checkpoints et vie infinies d'Altaïr, chose qui n'étonne plus personne dans les jeux vidéos contemporains.
Au delà de cette idée géniale, le scénario est taillé pour faire plaisir aux adeptes de théorie du complot: on retrouve pèle-mêle deux sociétés secrètes qui s'affrontent (les Assassins versus les Templiers), la recherche d'artefacts magiques (façon Indiana Jones, ils auraient pu chercher la Graal) des messages ésotériques cachés, etc. Les scientifiques / templiers recherchent des artefacts via les souvenirs d'Altaïr présents dans les gènes de Desmond afin de prendre le contrôle du monde via des satellites. Et ça, c'est la partie simple du scénario: entre 2 séances à découper du croisé virtuel, Desmond se balade entre les 4 murs de sa prison, et découvre des bribes d'infos en écoutant aux portes. En s'accrochant, on découvre toute une mythologie qui fait la joie des contributeurs sur Wikipedia, ou on laisse tomber pour seulement assassiner ses cibles en tant qu'Altaïr.
Heureusement, la grosse majorité du jeu se déroule sous les traits d'Altaïr: assassin expérimenté, il est rétrogradé au rang de noob après avoir fait foiré une mission Pour remonter dans l'échelle sociale, le chef du clan des assassins lui demande de tuer différentes cibles, des templiers, à travers la Palestine (hello Jérusalem) et récupérer un artefact, la Pomme d'Eden. Laborieusement, il va alors:
- grimper au sommet de tours et clochers pour révéler le plan des villes
- écouter les discussions en imitant un vieux sur un banc
- faire les poches des passants
- tuer sa cible du moment
Pour récompense, le chef des assassins lui rend une arme, et un bout d'armure, sympa. Puis on répète le procédé dans un nouveau coin de la ville, miraculeusement libre d'accès d'un seul coup.
Après 9 contrats, Altaïr s'attaque au chef des Templiers, Robert de Petit-Sablé. Et là, wah, revelation, c'est le maître d'Altaïr qui tirait les ficelles, tadam... Après un boss fight de service, les Templiers découvrent l'emplacement de la Pomme d'Eden, Desmond se réveille, les Assassins de 2012 tentent de le libérer et se plantent, puis il rentre se coucher dans sa cellule pour découvrir des inscriptions sanguinolentes au dessus de son lit. Cliffhanger...
It's me! Ezio!
Jusqu'à AC2. Desmond parvient à s'échapper de sa prison d'Abstergo avec l'aide de Veronica Mars... pour se retrouver coincé dans un hangar, sur une nouvelle table d'Animus. Mais tout va bien, ce sont les assassins qui contrôlent à présent ses voyages dans le passé, cette fois-ci dans l'Italie de la Renaissance, dans les souvenirs de son ancêtre Ezio Auditore.
Partant sur le même principe, les évolutions sont nombreuses, on a droit à un vrai GTA, Grand Theft Assassin: beaucoup d'actions possibles, des villes et cartes immenses, de nombreuses missions et sous-quêtes, un scénario couvrant plusieurs décennies et de nombreux personnages historiques, le jeu réellement immersif, avec un personnage principal bien plus charismatique et attachant qu'Altaïr.
Tellement attachant qu'Ubi Soft développera un nouveau concept: la trilogie dans la trilogie. Ezio aura droit à trois opus avant le passage au véritable Assassin 3. AC: Brotherhood est mon préféré de la "saga" Assassin: c'est un AC 2.5, mais développe de très bonnes idées, en particulier le système de recrutement et entrainement d'apprenti-assassins, qui peuvent intervenir lors des missions dans Rome, ou être envoyés à travers l'Europe faire le sale boulot. Tellement efficaces qu'Ezio n'a presque plus à se salir les mains lors de ses missions... Le jeu ne propose qu'une ville, avec Rome, mais quelle ville: j'y avais passé un week-end avant de commencer le jeu, c'est amusant de retrouver les lieux parcourus en vrai (le Colisée, le Panthéon, le château Saint-Ange, ...) et refaire le touriste poursuivi par des gardes suisses. Le jeu est complété également par des objectifs nécessaires pour terminer les missions à 100%, de quoi me forcer à jouer d'autant plus longtemps (comme si les coffres et autres plumes à collecter n'étaient pas suffisants...). Côté Desmond, de nombreux éléments complètent l'histoire, accélérée par une course contre la montre suite à la menace de la fin du monde... le 21 décembre 2012 (raté...). Une Première Civilisation fait son entrée dans la série: déjà plombés par plusieurs fins du monde, ils ont créés différents artefacts cachés à travers le monde, qui pourraient permettre d'éviter un nouvelle catastrophe. Desmond & co en retrouvent un au fin fond du Colisée, et... Cliffhanger... Mauvaise manie.
S'en suite le mal-nommé AC: Revelations, un Assassin 2.6 qui n'apporte plus grand chose. On retrouve papi Ezio en fin de carrière, catapulté à Constantinople pour rechercher les clés d'une salle cachée créée par Altaïr, dans le chateau de Masyaf (le QG dans le 1er Assassin). On retrouve les mêmes mécaniques que Brotherhood, un peu améliorées, plus la création artisanale de bombes (peu d'intérêt), un Desmond dans le coma qui se fait des trips Mario option FPS dans ses souvenirs (très peu d'intérêt). Et surtout on n'apprend pas grand chose...
A la manière des Call of Duty, Assassin est devenue une série avec son épisode annuel, mais la corde s'est rapidement effilochée. Un mode multiplayer est présent depuis Brotherhood (bien vu), mais je préfère les campagnes solo (et je me fais démonter en ligne). Mais alléluia, après 2 épisodes intermédiaires arrive enfin le véritable dernier (?) chapitre de la trilogie (?).
Keep on rockin' in a free world...
AC III, comme ces prédécesseurs, c'est la même chose qu'avant, mais en mieux. Enfin, normalement, c'est le principe, et l'objectif des développeurs. On retrouve Desmond & co au fond d'une caverne à la recherche d'une technologie de la Première Civilisation pour sauver le monde, le 21 décembre n'étant plus qu'à quelques jours. Même si les phases au XXIé siècle contiennent plus d'action que dans les opus précédents (3 phases d'exploration d'immeubles et les balades dans la grotte), le principal attrait reste la reconstitution historique.
Fini Ezio (parti à la retraite à la fin de Revelations, puis RIP) et la Renaissance italienne, welcome to the New World avec la Guerre d'Indépendance Américaine (1775-1783). Via les previews, Ubi nous promettait un assassin indien avec tomahawk, arc et flèches, qui fait la chasse aux cougars en courant dans les arbres et scalpe du Britannique entre deux ventes de peaux d'ours. Résultat: on débute en Angleterre avec un assassin lambda. Trop d'heures plus tard (et une révélation pour la peine), on découvre enfin le fameux Connor, celui qui doit sortir de l'ombre d'Altaïr et Ezio. Sauf que pour l'instant, c'est un gamin, et il faudra encore plusieurs heures pour le voir grandir et porter les habits d'assassin.
Enfin équipé de sa lame secrète, on retrouve les sensations d'un Assassin's Creed, plus un soupçon de Red Dead Redemption pour la chasse en forêt et les mini-jeux avec les PNJ, mais aussi une foule de bugs. OK, va pour les passants qui disparaissent, les gardes en mode Highlander ou les cut-scenes avec des ventriloques, mais j'ai l'impression que la maniabilité a pris un coup dans la dernière version de l'Animus. Le grimpage aux murs involontaire a été boosté, Connor danse la Saint-Guy au bord des rochers (je-bloque?je-descends?je-bloque?je-descends?), impossible de changer d'arme durant certains combats, ... Bref, de quoi rager lors des missions alors qu'on cherche à atteindre tous les objectifs et le 100% de synchronisation, ou lorsque l'on court après une feuille volante (les almanacs, pff...). C'est très beau, mais cela peut d'avérer sacrément frustrant.
Dans le registre frustrant, Ubi a trouvé le bon moyen de rallonger la durée de vie, avec des objectifs faisant appel à une patience de moine bouddhiste: entre autres, il faut observer et enregistrer les faits et gestes d'artisan, ou parcourir la pampa pour découvrir l'intégralité de la map. Mais depuis quand les synchronisations sur les toits des clochers ne dévoilent pas toute la carte de jeu? J'avais persisté sur AC2 pour obtenir le trophée Platinum (40 heures!): j'en suis au même nombre d'heures sur AC3, mais la perspective d'au moins 10h de plus à tourner dans la forêt m'a fait passer à autre chose.
Mais dans le registre des bonnes surprises viennent les missions navales: passé une phase de prise en main, et la customisation de son bateau (façon Pimp my Boat), on se prend pour une vraie terreur des mers au milieu des vents déchaînés, face à une flotte ennemie que l'on prend à l'abordage façon stock car. Mon personnage se balade désormais dans Boston et New-York en total look Jack Sparrow suite à ces exploits en mer.
Au sujet de l'époque, je n'ai pas trop accroché au contexte historique: contrairement à l'Italie d'Ezio, Boston et New-York n'ont pas au XVIIIe siècle de monument facilement identifiable qui permet de se raccrocher à des images de carte postale. On croise des figures historiques telles que Benjamin Frankllin et George Washington, mais rien de comparable pour moi avec Leonard de Vinci, Machiavel ou les Borgia. Reste à voir où ira le prochain Assassin's Creed (4? 3.5?), que l'inévitable cliffhanger appelle obligatoirement.

Verra-t-on Connor versus Robespierre sous la Révolution Française, ou à la rencontre de Napoléon? A priori, réponse fin 2013 encore une fois, tant qu'Ubi pourra faire fructifier sa bande d'encagoulés.

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