vendredi 15 janvier 2016

Steins;Gate - Dating to the Future

Il faut lire. C'est con à dire, mais dans un monde saturé d'images, la lecture permet de prendre du recul et laisser la réflexion et l'imagination s'exprimer. Il faut en prendre le temps, et malheureusement pour moi cela se limite souvent à mes trajets en métro. Mais durant mes dernières vacances (et les longs trajets en train), j'ai eu la bonne surprise d'être totalement immergé dans Steins;Gate.
J'avais déjà joué à des visual novels, ces jeux où la narration passe de longues sessions de dialogues, entrecoupées de sessions de gameplay (à choix ou confrontation), du type Phoenix Wright ou 999: Nine Hours, Nine Persons, Nine Doors  et sa suite Virtue's Last Reward, mais je ne m'attendais pas à la masse de texte proposée par Steins;Gate, et surtout sa quasi-absence de gameplay. Difficile de qualifier ce titre de "jeu", vu que les dix premières heures se résument à cliquer pour faire avancer le texte, et faire des choix sans impact (ou infimes pour des trophées).

Mais si le récit met du temps à prendre une tournure dramatique et parfois glauque, j'ai été rapidement intrigué par cette histoire mélangeant théories scientifiques et délires de geeks, les réflexions sur les trous noirs croisant les références innombrables au cinéma, à Internet ou les déviances de nerds bloqués sur l'équivalent de 4chan dans cet univers. Les écrans fixes sont sublimes, le character design très réussi et fin, et les musiques accompagnent très bien l'ambiance estivale de l'histoire.

Et quand l'intrigue se met réellement en route, il est difficile de poser sa PSVita sans se demander ce que réserve les chapitres suivants. Les personnages sont très bien développés, et je me suis surpris à m'attacher à certains d'entre eux qui semblaient peu engageants à leur première apparition. Tous les dialogues étant doublés en japonais, il m'est rapidement arrivé de lâcher des 'tutturu!", "Christina", "Okabe" ou autre "Lukakun" à l'apparition des personnages. Et me sentir mal à l'aise face à certaines situations tendax (avec le/la pauvre Luka en particulier) ou malsaines (avec de nombreuses morts et des personnages basculant dans la folie).

J'ai passé environ 35 heures à parcourir l'ensemble du récit, accédant à toutes les fins et découvrant toutes les illustrations (dont la pauvre Mayuri en mode gélifiée, brr...). Contrairement à des titres précédents où seule la vraie fin était satisfaisante, ce visual note propose des conclusions alternatives intéressantes, et parfois plus marquantes que la fin canonique. D'ailleurs, pour y parvenir, je me demande comment c'est possible sans faire appel à un guide tant les choix nécessaires sont difficilement identifiables. Et si cette fin concerne un personnage pour lequel je n'avais pas la plus forte des affinités, je reconnais que cela m'a donné envie de me replonger dans cet univers.

Une adaptation animée existe, mais je ne sais pas si j'aurai le courage de visionner 10 heures d'épisodes pour revivre cette aventure (dont certains passages traumatisants). La suite vient de sortir au Japon (Steins;Gate 0), mais j'ai peu d'espoir de la voir traduite rapidement en anglais (il aura fallu 4 ans avant une sortie sur le PSN européen...). L'intrique et le rythme ne m'ont pas autant pris que dans Virtue's Last Reward (avec le 3e et dernier épisode prévu pour l'été 2016!), mais les personnages sont bien plus attachants. D'ici là, je vais essayer de compléter Danganronpa: Trigger Happy Havoc, pour rester dans le domaine des visual novels dérangés et dérangeants.

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