dimanche 31 janvier 2016

Injustice: Gods Among Us - And Justice for None

J'ai de très bons souvenirs de jeux de versus fighting, remontant à l'époque de la découverte de Street Fighter II en arcade (durant la fête annuelle de mon village), son arrivée sur Super Nintendo (achetée pour l'occasion) puis les nombreux titres inspirés par ce mouvement (les Fatal Fury, Samurai Showdown, World Heroes, King of Fighters...). Le genre avait une place particulière dans mon coeur (liée à ma maîtrise du dragon punch de Ryu pour contrer mes adversaires), mais l'arrivée des jeux de combat en 3D a brisé cet élan, je ne savais plus que masher les boutons sur Tekken et Virtua Fighter.
Bien des années plus tard, Street Fighter IV m'a poussé à acheter une Playstation 3, et malgré le plaisir de retrouver les personnages emblématiques de la série et le gameplay en 2 dimensions, ce n'était plus exactement la même chose: le mode Story avait perdu de son attrait, avec mise en avant des modes en ligne, avec un niveau ahurissant de maîtrise des joueurs, et la découverte d'un vocabulaire technique à base de footsies, zoning, match-up, frames et autres joyeusetés.
Tout cela pour dire que le versus fighting, ce n'est plus pour moi. Mais au hasard de l'abonnement PS Plus, j'ai récupéré un titre permettant de retenter l'expérience, Injustice: Gods Among Us.

Situé dans l'univers DC Comics, Injustice met en scène deux univers parallèles, l'un régi sous la dictature d'un Superman ayant pété les plombs (suite au décès de Lois Lane, et de millions d'habitants de Metropolis, via un plan improbable du Joker) et l'autre plus classique. L'équipe de la Justice League va tenter de remettre de l'autre dans le premier monde, et éviter au second de basculer dans un chaos similaire.

Via ce postulat tiré par les cheveux, le mode Story place le joueur dans la peau de différents personnages DC Comics (autant héros que vilains) sur une série de chapitres: pour faire avancer l'histoire, rien ne vaut une série de bourre-pifs à la chaîne, avec des humains capables de rivaliser avec Superman ou Doomsday grâce à une pirouette aussi recherchée que le scénario général. Mais bon, l'essentiel est de se taper dessus.

Et le jeu le fait pas trop mal, avec des airs de Mortal Kombat nouvelle génération au premier abord (le studio NeverRealm gérant ces deux licences), mais en plus souple niveau maniabilité et plus léger niveau ambiance: pas d'attaques gore pour les personnages, mais des coups qui claquent et souvent over-the-top, sur fond de Batmobile écrasant l'adversaire, traversées de murs, quand ce n'est pas un uppercut vers la stratosphère. Le jeu propose suffisamment de personnages pour permettre de nombreuses rotations dans le mode Story, et une bonne partie reste à découvrir dans les modes Versus à deux joueurs.

Mais malheureusement, le jeu manque de charme: le design des costumes est affreux, façon gros latex de série TV fauchée, brisant le charisme des personnages (pauvre Batman...). On est loin de la beauté et folie des Marvel vs Capcom. Et si le jeu semblait être pensé pour se faire un trou dans les compétitions de e-sport, l'objectif est loin d'être atteint avec des combats qui reposent plus sur des gimmicks ou gadgets (interaction avec des objets du décor, aspect spectaculaire ralentissant le rythme) que sur la technique et la maîtrise des personnages et combos: bien que changeant de personnage à chaque chapitre du mode Story, j'appliquais constamment la même stratégie à base de tirs pour garder l'adversaire à distance, puis saut plus balayette en cas d'approche, avec une Super déclenchée pour terminer sa barre de vie.

L'histoire ne prend que quelques heures pour être complétée, mais on est loin de l'ambiance des Batman Arkham, pour se rapprocher de la fête au super héros en collant très gentil ou très méchant. Le tableau est plus reluisant en jouant à deux, avec de bonnes rigolades quand on découvre les coups, les super attaques et le côté gaguesque des projections à travers les décors, mais rapidement l'ennui pointe le bout de son nez.

Avec tout ça, je vais rester sur mes souvenirs glorieux de Street Fighter II, avec ses huit personnages jouables, ses coups novateurs et impressionants, son mode histoire sans artifices, ses boss redoutables....

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