lundi 20 janvier 2014

Guacamelee - La force du poulet

Un de mes (petits) regrets est de ne pas avoir été un acharné des cours d'Espagnol au collège et au lycée. J'ai fait les 3 ans minimum jusqu'à la fin de la Seconde, préférant avoir du temps libre à ne pas faire grand chose les années suivantes, et sachant que les occasions de pratiquer la langue n'allaient pas être légion. Désolé les Ibériques et vos confrères, mais vous ne pouvez pas lutter face à la force de frappe des anglophones.
Nos cousins latins sont également peu représentés dans le jeu vidéo, mais le salut peut venir du Mexique, avec Guacamelee sur PS3.
Avec un pitch de départ bateau au possible, avec la fille du président dans le rôle de la princesse à sauver et un cavalier zombie en guise de big boss, le jeu séduit d'entrée avec des dessins angulaires et très colorés, une ambiance Día de los Muertos et des musiques en mode mariachi. Juan, notre pauvre paysan laminé dès le début de l'aventure, devient un luchador masqué avec une panoplie de coups faisant la part belle aux combos. Les premiers combats sont très simples, mais rapidement il faut maîtriser l'esquive, puis les enchaînements calculés, puis les bons coups à employer face à chaque ennemi selon sa couleur et son "alignement" dans le mode des vivants ou des morts.

A la manière du très bon Outland, on doit ici également switcher entre les dimensions pour changer la physionomie d'un niveau ou pouvoir atteindre ses ennemis. Et cela devient un véritable casse-temps face à une horde d'adversaire: un tel est à battre avec le coup de poing rouge dans le monde de lumière, celui-ci avec le coup de boule jaune dans le monde des ténèbres... Les séquences de plateforme reprennent le même système, avec des éléments présents alternativement dans les 2 mondes: une simple série de sauts peut entraîner des noeuds au cerveau pour trouver le bon tempo dans les switchs de dimensions.

Cela fait bien longtemps que je n'avais pas eu envie de fracasser une manette: certains passages sont vraiment exigeants, et on se retrouve souvent en situation de stress avec un carré de vie (avec le bip de rigueur) face au dernier ennemi à abattre, et le risque de devoir refaire tout le combat face à des dizaines d'adversaires que l'on avait péniblement mis à terre. Ou encore ces longues séquences de plateforme où l'on voit la porte de sortie, pour échouer misérablement sur le dernier saut. J'ai fini par craquer en utilisant la deuxième manette pour faire apparaître le deuxième personnage, et être sûr d'en avoir toujours un pour réanimer l'autre en cas de coup dur.

Mais le jeu n'est pas là que pour nous pourrir la vie. Les développeurs ont parsemé le titre d'hommages (Metroid en tête pour l'aspect exploration / gain de pouvoirs / déblocage de sections) via des clins d'oeils à la sauce mexicaine: des affiches pour Mega Hombre, les Super Hermanos, d'autres plus obscures pour Fez ou Journey, ou carrément des mèmes internet, c'est un véritable jeu dans le jeu pour les reconnaître. Les dialogues sont également absurdes, avec une préférence pour le maître qui se transforme en chèvre et les introductions des combats. Et un jeu où on peut se transformer en poulet, c'est classe.

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