lundi 30 novembre 2015

Journey - Don't Stop Believin'

J'ai craqué. J'ai acheté une PS4. J'ai des excuses: elle était en promo sur un site, en version "dégriffée" (le carton était un peu déchiré). Une seule manette et pas de jeu inclus, mais je savais bien que les jeux de l'abonnement PS+ quad j'avais mis de côté finiraient par être essayés. Et pour commencer, je n'ai pas trouvé mieux que refaire un jeu déjà terminé sur PS3, Journey.


Comme disait l'autre, l'important n'est pas la destination mais le voyage. Cela tombe bien que Journey reste cryptique, avec ses silhouettes encapuchonnées qui cherchent à atteindre le sommet d'une montagne. Sans dialogue ni écrit, tout passe par l'interprétation des différentes fresques croisées sur le chemin, vestiges d'une autre civilisation, dont les mécanismes et gardiens sont encore en place.

J'avais déjà fait le jeu il y a deux ans, et je m'étais décidé à le reprendre sur PS4 afin de récupérer un maximum d'éléments cachés (via un guide en ligne) et de trophées associés. La première bonne surprise est d'ordre technique, avec une résolution à 1080p et des animations très fluides, à 60 images par seconde. Ces chiffres reviennent souvent pour insister sur la qualité des jeux sur les consoles dernières générations, mais ici la différence est visible, les mouvements du personnage semblent naturels, glissant sur le sable.

Mais la plus grande surprise m'attendait après le premier "niveau", présentant les mécaniques de gameplay. Journey propose de jouer en coopération avec un joueur au hasard, présent en ligne au même moment. Je vois donc une autre silhouette au loin, alors que je cherche à récupérer des symboles cachés. Ne pouvant communiquer de manière classique (par chat, écrit ou vocal) mais seulement par des petites exclamations graphiques, nous faisons notre jeu chacun de notre côté, mais progressivement, je vois l'autre personnage aller dans les mêmes lieux pour récupérer également les objets cachés.
Je commence alors à le suivre, jusqu'au tableau suivant où je tombe d'une tour. Je remonte, et l'autre joueur est toujours là, à m'attendre. Par la suite c'est un désert immense, avec des éléments répartis aux extrémités de la carte: encore une fois je fais des détours immenses pour récupérer les symboles cachés, et je le retrouve toujours sur mon chemin, me cherchant du regard! Comme si l'on se jaugeait, je finis par comprendre qu'il/elle cherche à compléter le jeu de la manière la plus complète également.

Nous finissons par avancer de manière coordonnée. Je remarque alors la tunique de son personnage, avec des motifs plus élaborés que le mien: cela semble représenter son niveau d'expérience sur le jeu, et en avant, il/elle finit par me guider, me montrant les passages cachés, ou m'indiquer par des exclamations quand m'arrêter ou avancer pour éviter les gardiens volants, ou les rafales de vent dans la dernière montée. Le final est une véritable fête, où nos personnages volent à de travers un magnifique paysage ensoleillé, pour finir leur périple dans une lumière chaleureuse.

J'ai terminé le jeu d'une traite, en 1h45, je ne pouvais pas lâcher la manette tant que nous n'avions atteint le sommet ensemble. Et je découvre enfin le pseudo de mon compagnon, mon guide dans cette aventure, Wizardude. Nous ne sommes jamais parlé directement, nous ne serons peut-être plus jamais en contact, mais sans moyen de communication, nous avons réussi à nous accorder et à compléter l'aventure ensemble. Dans un jeu en ligne ordinaire, nous aurions peut-être râlé sur les erreurs de l'autre, allant jusqu'à l'insulte, mais ce silence forcé nous a posé à la cohésion, à une fenêtre de médidation dans un monde saturé usuellement par le bruit et les mots.

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