samedi 5 septembre 2015

Bionic Commando Rearmed - Reboot camp

De retour de congés, je poursuis le nettoyage du disque dur de ma PS3 en rejouant à des jeux qui y traînent avant de les supprimer. Ou plus exactement, je poursuis l'écriture de billets sur ses jeux, mon rythme de rédaction ayant tendance au laisser aller... Mais trêve de tergiversations, et voyons celui qui va bientôt rejoindre la corbeille, Bionic Commando Rearmed.
Grobra
Avant de parler scénario, il est intéressant de voir les liens de ce jeu avec l'illustre Commando (pas le film, mais le jeu, dont il faudra que je parle un jour): en refaisant le jeu, je suis tombé sur cette excellente page retraçant l'histoire du titre. D'abord sorti en arcade par Capcom sous le nom "Top Secret" en 1987, le jeu a été renommé "Bionic Commando" pour le reste du monde, en faisant une suite / spin-off de Commando, reprenant le personnage de Super Joe. Mais la version la plus connue de Bionic Commando est celle sortie sur NES en 1989, suite de la version arcade. Et à ma grande surprise (en me renseignant pour l'écriture de ce post), la version "Rearmed" est en fait un remake de cette version NES, et en reprend le scénario, le design des niveaux, les musiques (remises au goût du jour) et d'autres idées.

Côté scénario, notre ami Super Joe (celui de Commando) a disparu lors d'une mission d'infiltration au sein de l'Empire, alors qu'il tentait de déjouer le projet Albatros, abandonné depuis la mort de leur leader il y a des décennies et récemment relancé par le général Killt. Pour le libérer et stopper l'Empire, Nathan Spencer est envoyé sur le terrain: bien lourd, il est incapable de sauter, mais son bras bionique lui permet de s'agripper aux plateformes et se propulser dans les airs.

Et tout l'intérêt du jeu réside dans ce gameplay extrêmement frustrant au départ (impossible d'enjamber un bête bloc de ciment) mais gratifiant sur le long terme: on apprend (dans la douleur) à saisir le timing pour lancer son bras, calculer les angles, anticiper les enchaînements, etc. Un mode est dédié à la traversée de différentes salles d'obstacles en temps limité, et permet d'apprécier (ou haïr) la complexité et technicité de ce mode de déplacement.

Côté jeu en lui-même, c'est heureusement beaucoup plus abordable, surtout après quelques heures de pratique: je me rappelle avoir réellement insulté le jeu lors de mes premières parties il y a des années, mais en y rejouant récemment (et en ayant découvert d'autres techniques, comme le fait d'obtenir de l'élan via le fusil à pompe), j'ai pu enfin réaliser des déplacements aériens bien classe et oubliant ce handicap initial sur les sauts. Les touches d'humour sont bien senties, avec un héros rappelant Duke Nukem de par son physique, mais en étant plus politiquement correct dans ses propos. Cela ne l'empêche pas d'envoyer de bonnes vannes aux boss ou aux ennemis, caricatures de nazis issus de séries Z.

Des nazis de pacotille sur le retour, car les derniers niveaux du jeu apportent la révélation qu'Hitler est derrière tout ça. Même s'il n'est jamais nommé (officiellement il s'agit de "Master D"), son look ne laisse aucune ambiguïté, tout comme la version NES d'origine. Chose encore plus étonnante pour Nintendo à l'époque, sa mort est la même dans les deux versions, particulièrement gore avec une tête qui explose de manière détaillée.

Mais cela montre bien le respect des développeurs du studio Grin pour le jeu d'origine, et la qualité de ce remake: tous les niveaux d'origine ont été repris tels quels (avec des ajouts mineurs pour des bonus), preuve de la qualité du level design de la version NES, mettant en valeur l'utilisation du bras bionique. Les musiques d'origine sont également très efficaces, et les remix façon électro mettent les thèmes bien en avant sans les dénaturer. Seuls les boss et le dernier niveau sont des ajouts spécifiques, mais restent totalement cohérents avec le titre original de Capcom.

Seulement, il est triste de savoir que le studio Grin a fermé ses portes peu de temps après la sortie de ce remake de qualité. Grin sortait peu de temps le véritable reboot de la série, avec Bionic Commando sur PS3: ce titre qui semblait proposer un monde ouvert en 3D, laissant libre cours aux acrobaties en tout genre, n'était pas une grande réussite (avec un Nathan Specer transformé en rastaman bodybuildé), que ce soit au niveau critique ou commercial.
Les productions à gros budget sont des affaires risquées dans le jeu vidéo, et des titres aux ambitions plus modestes peuvent se révéler plein de charme. Mais difficile pour des studios de mettre le curseur au bon niveau concernant l'investissement sur un titre, il n'y a aucune certitude sur les volumes de ventes au final.

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