dimanche 20 septembre 2015

Metal Gear 2: Solid Snake - MGS demake

Deux ans. Il m'aura fallu plus de deux ans avant de poursuivre ma découverte des jeux de la série Metal Gear. J'étais bien parti en 2013, en ayant acheté la collection HD pour PS3, joué à MGS 1 et 2, et terminé l'épisode fondateur sorti sur MSX2 en 1987. Et, puis l'actualité aidant (avec la sortie de Metal Gear Solid 5), il était temps de me remettre à jour sur les aventures de Solid Snake et Big Boss. Il était temps de lancer Metal Gear 2: Solid Snake.
Metal Gear?
Dès le lancement du jeu, on sent que les ambitions de Kojima Hideo ont été grandes: avec une musique épique au possible, un générique digne d'un film nous accueille, présentant différents schémas et parties de l'emblématique Metal Gear, le némésis mécanique de Solid Snake. L'histoire est également présentée à la suite du générique, sur fonds de fin de course à l'armement et de crise énergétique, avec un scientifique (ayant trouvé la formule miracle pour une nouvelle source d'énergie) à délivrer d'une force militaire située à Zanzibar Land. Comme on peut s'y attendre, cette simple mission cache de plus grands enjeux et le retour de têtes familières.

Par rapport au premier épisode, les améliorations sont massives: la narration est riche, avec des personnages bien plus détaillés aux enjeux clairs. Plus évolué que la radio du premier épisode, le codec tel qu'il est connu dans les épisodes MGS fait réellement son apparition ici, avec le visage des interlocuteurs, ses longues explications de scénario ou ses passages complètement WTF ou cassant le quatrième mur, en faisant souvent appel à des indices cachés dans le manuel du jeu (qui est absent de la conversion HD, et remplacé par une FAQ sur le site de Konami) ou un clin d'oeil au medium d'origine (une cartouche MSX se trouve au centre de l'intrigue).
Si de nombreux éléments représentatifs de la série étaient déjà présents dans le premier épisode (les cartes d'accès, les différentes armes et objets, dont l'inévitable carton, l'hélicoptère Hind D en tant que boss), ce deuxième opus semble être une version 2D du premier Metal Gear Solid. Ou plus exactement, Metal Gear Solid était un remake de Metal Gear 2: la possibilité de ramper ou de faire du bruit pour attirer les gardes, la présence du radar (qui se brouille quand on est repéré) ou l'utilisation d'une clé thermo-sensible ont été repris tels quels de Metal Gear 2 dans le titre PlayStation! Côté scénario, les situations identiques sont également nombreuses: la femme soldat infiltrée (que l'on rencontre dans les toilettes des femmes...), l'otage retrouvé mort dans sa cellule, l'interminable escalier à grimper, ou l'indic anonyme (qui est le même personnage dans les deux titres!), on est en terrain connu.
Avec le recul, cela minimise l'impact que Metal Gear Solid a pu avoir: les titres MSX2 n'ayant jamais été commercialisés hors du Japon (ou mal connus), Kojima Hideo a pu ressortir les meilleurs ficelles des deux premiers titres de la série pour créer l'épisode 3D qui a marqué les esprits. Mais en gardant à l'esprit que ce deuxième épisode est sorti en 1990, on apprécie d'autant plus à quel point Kojima était en avance sur son temps (et pouvait se permettre de recycler ses idées 8 ans plus tard en 3D), et que certains "tics" de narration étaient déjà bien en place, en particulier pour les personnages féminins qui oscillent entre les caractères extrêmement forts et charismatiques, et les blagues foireuses voire de mauvais goût.

Avec ses améliorations de gameplay (avec en particulier le fait de ramper et le radar), le jeu est bien plus agréable à prendre en main que son prédécesseur, le tout servi par des musiques de grande qualité et transcrivant parfaitement les ambiances. Encore une fois, quiche comme je suis en infiltration, je me suis limité à la difficulté la plus faible et un guide en permanence sous les yeux. Sans ces éléments, le jeu semble particulièrement ardu, surtout pour savoir où aller: les séquences de backtracking sont très (trop) nombreuses, il devient lassant de revoir souvent les mêmes salles. Mais les environnements ont gagné en diversité par rapport au premier titre, et le scénario maintient en haleine jusqu'à la conclusion.

A ce sujet, au delà de la "simple" trahison de Big Boss dans l'épisode fondateur, cette suite introduit réellement les thèmes clés de la série: le rapport des hommes face à la guerre, l'impact sur notre environnement, les enfants soldats, la mort... Le tout baignant dans ce mélange improbable de sérieux et d'absurde, entre humour pipi-caca et situations ridicules (Snake se cachant dans un seau ou cherchant à attraper un pigeon).
En ayant une vision globale sur la mythologie Metal Gear, il est intéressant de noter dans cet épisode la force charismatique de Big Boss: dernier ennemi du jeu, il revient très souvent dans les conversations, et semble forcer l'admiration de ces hommes, ou de ses ennemis (dont certains ont quitté leurs rangs pour le rejoindre). Son monologue avant le combat final semble indiquer un fond bien loin du grand méchant de jeu vidéo (avec un côté désabusé, prisonnier d'un cycle sans fin), et trouvera son écho dans les épisodes MGS suivants, en devenant même le protagoniste dans les épisodes explorant son passé.

Au milieu de ces âmes perdues et corrompues par la guerre, Solid Snake préférera au final l'isolement au retour à une vie civile normale, alors qu'une belle blonde l'attendait. Il ne découvrira bien plus tard, dans le fameux Metal Gear Solid, ce qui lui a réservé son destin, semblant confirmer la funeste philosophie de Big Boss, son ancien mentor. Et bien plus que cela. Mais justement, il va être temps pour moi de découvrir enfin l'histoire de celui qui n'était autrefois que Naked Snake, dans Metal Gear Solid 3...

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