jeudi 30 juillet 2015

Riff: Everyday Shooter - Getting in Tune

En poursuivant l'exploration du disque dur de ma PS3, j'ai parfois des surprises, comme tomber sur le cousin indé pas si éloigné de Super Stardust HD: moins beau et attrayant au premier coup d'oeil, Riff: Everyday Shooter se révèle finalement bien plus séduisant.
Tout comme le jeu précédent, c'est un shoot'em up, plus porté par le scoring que le scénario, et un gameplay en dual-stick (un pour se déplacer, l'autre pour tirer). Mais ici, fini l'espace et ses vaisseaux, bienvenue dans le domaine abstrait: on ne sait pas ce que l'on dirige, on ne sait sur quoi on tire, mais cela produit des sons. Et plus on tire et on détruit, plus des mélodies semblent se développer. Et là on découvre un système de chaînes, on apprend les attitudes des ennemis et leurs points faibles, et sur fond de riffs électriques, on cherche à trouver un chemin entre les vagues d'objets flottants qui envahissent l'écran.

En dehors de son côté "course au score" classique des shoot'em up, le titre est remarquable pour ses musiques: chaque niveau est limité en temps, entre 3 et 4 minutes, soit la durée d'un morceau au sein d'un album que représente l'ensemble du jeu. Le créateur et développeur du jeu, Jonathan Mak, a également enregistré les parties de guitare qui servent de base à chaque niveau. Déjà bien senties, à base de motifs qui restent en tête et de saturation bien crade, la magie chatouille véritablement les tympans avec les actions du joueur, déclenchant d'autres sons qui complètent harmonieusement les riffs d'origine. On ne contrôle pas la mélodie, mais soit par une programmation bien sentie, soit le bonheur de l'aléatoire, chaque partie est l'occasion de découvrir la BO sous un autre angle.

Alors que la création procédurale de niveaux est à la mode depuis quelques années, celle sur les musiques est très peu développée: j'ai souvent lu de bonnes choses sur Rez, qui a vraisemblablement inspiré R:ES (dont les initiales sont étrangement proches), avec son lien entre musique et actions, afin de créer une synesthésie entre stimulus visuels et sonores. Mais si le titre de Sega semble inciter à la réflexion zen avec ses graphismes en fil de fer, Everyday Shooter met les nerfs du joueur à rude épreuve, les attaques de guitares illustrant bien la difficulté de survivre dans ce milieu hostile.

Il s'agit peut-être du seul véritable défaut du jeu (pour un non-acharné des shoot'em up comme moi), mais vu la faible taille du jeu, je compte le garder sur mon disque, histoire de faire des parties de temps en temps, et éventuellement débloquer des bonus pour aller enfin au delà du quatrième niveau et ses avions à la Porco Rosso...

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