jeudi 15 août 2013

DragonNinja - Les tatanes à la mode Reagan

Les histoires de ninja au cinéma étaient l'apanage des films d'action des années 80, avec un scénario minimaliste à base d'enlèvement et une pincée de virilité façon Chuck Norris (voir à ce sujet cette page pour une belle collection de films). Côté jeu vidéo, un titre reprend la philosophie de cette époque à la lettre, DragonNinja.
Clone de Bruce Lee + dragon = écran titre épique.
Adaptation de l'arcade, Bad Dudes vs DragonNinja de son petit nom complet suit les aventures d'un Mauvais Garçon chargé de secourir le président Ronnie, enlevé par le méchant DragonNinja. Il va falloir traverser les États-Unis à pied, sur un camion, à travers les égouts et la jungle, sur un train et dans un entrepôt, pour sauver cet avatar de Ronald Reagan.
Beau comme un camion.
Dès le menu, le titre a la patte de l'éditeur Ocean avec la police de caractères, les couleurs flashy et la musique d'intro, avec des effets typiques CPC (merci Jonathan Dunn). Contrairement à la version arcade, la baston se fait en mode solo, un second joueur en co-op n'aurait pas été du luxe.
On lance la partie: le jeu est très coloré et très agréable à l'oeil pour du CPC, mais pas le temps d'admirer le paysage avec les premiers ninjas qui déboulent. Avec un peu de chance, certains laissent des bonus, ajout de temps, coca pour reprendre de l'énergie, mais surtout couteau ou nunchaku. Et là, on se prend un malin plaisir à démonter ses ennemis avec une meilleure allonge. On avance lentement pour éviter de se retrouver submergé sous le flot continu d'ennemis, pour tomber rapidement sur le boss.
Ces derniers ont dû être codés en fin de développement du jeu, vu qu'ils reprennent tous la même stratégie: une fois touchés, ils deviennent invulnérables 2 secondes, puis sautent dans le dos du Bad Dude. Un petit demi-tour et un coup de poing placé, on répète l'opération 10 fois, basta.
On avance donc dans les premiers niveaux en souriant bêtement vu la facilité du jeu, puis vient le troisième niveau et là c'est le drame: les portes de l'Enfer ninja sont ouvertes, et si on n'élimine pas les ennemis dès leur apparition, on se retrouve submergé par une dizaine d'ennemis, vidant la barre de vie en 5 secondes.
Mais barrez-vous...
Cons de mimes!
Les joies de l'émulation donnent accès aux vies infinies, mais même ainsi la progression est sacrément difficile vu l'acharnement façon piranha des adversaires. Mais tout n'est pas perdu, le Bad Dude a un coup spécial, le Chargement de la Furie, bien inefficace, trois secondes de chargement pour un coup qui part dans le vide...
Le temps de charger, trois baffes dans la tête.
Une fois le tour des US terminés, on termine dans un entrepôt (avec scrolling vers la gauche, feinte!) et un hélicoptère traversant l'écran en boucle. Après 10 tours, je me suis rendu compte que ma version du jeu était buggé, le dernier boss ayant décidé de ne pas lancer le combat final. Un tour sur YouTube m'a permis de voir la fin: un pauvre message de félicitations, avec une invitation pour partager un burger avec Ronnie. Cliché quand tu nous tiens...
"Tu descends quand tu veux..."
Je n'avais pas accroché à DragonNinja à l'époque, du fait de sa difficulté et du gameplay répétitif. Déjà à l'époque, le beat them all façon Kung Fu Master avait pris un gros coup de vieux avec la sortie de Double Dragon puis Final Fight en arcade, avec l'ajout de la profondeur. Ici, le jeu relève pratiquement du shoot them up, avec un timing à prendre pour éliminer progressivement les vagues d'ennemis qui meurent en un coup. Le jeu est assez kitsch niveau son, ce qui lui donne un certain charme: pas de musique durant le jeu, juste quelques bruitages pour les coups et les bonus, plus une voix digitalisée en fin de niveau sensée dire "I'm bad", hommage à Michael Jackson.

Comme les films dont il s'inspire, le jeu est très basique, et possède un côté "plaisir coupable" resté intact plusieurs décennies plus tard. Ça défoule toujours de mettre des coups de poing dans la face de ninjas qui se précipitent par paquet de douze.

Intro et premiers niveaux par Xyphoe.

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