lundi 28 décembre 2015

The Swapper - Suspicious Minds

L'autre jour dans le train, j'ai lancé un petit jeu ("offert" via abonnement) sans trop savoir où j'allais mettre les pieds. Et finalement je l'ai terminé en trois grandes sessions de jeu, pris dans son univers: The Swapper.
Assez mystérieux, le jeu débute sans explications: notre personnage est propulsé depuis une station orbitale vers une planète via un module de sauvetage. En explorant une cavité minière, il trouve une sorte de projecteur, lui permettant de créer jusqu'à 4 clones, répliquant exactement ses mouvements, et de transférer son esprit dans un clone. Rapidement, des énigmes basées sur des interrupteurs et des lumières limitant les fonctions du projecteur (création de clone, transfert, ou les deux en même temps) apparaissent sur le chemin menant d'abord vers la station, puis vers la "vérité".

Par ses graphismes réalistes (repris depuis des sculptures en argile) et son ambiance sombre et claustrophobe, le jeu fait penser au premier Alien, mais son intrigue se rapproche finalement d'un 2001 l'Odyssée de l'Espace. Au delà des puzzles bien pensés et intéressants à résoudre, le jeu dévoile progressivement des éléments de narration, allant de pair avec le gameplay. Forcément (et sans trop spoiler), cela tourne autour du clonage, et la question de l'âme. Dès les premières énigmes, des clones doivent être sacrifiés (soit dans une lumière qui les dissout, soit dans une chute mortelle, soit écrasés par une porte, etc.), et rapidement, le "corps d'origine" de notre personnage y passe: contrôle-t-on toujours le même personnage, ou uniquement un clone qui pense être l'individu d'origine?

Le jeu n'apporte pas de réponse, et au contraire brouille les cartes avec d'autres éléments de l'histoire, poussant le jour à apporter sa réponse en toute fin de jeu: les deux conclusions proposées sont réellement intéressantes, et assez lourdes de sens. Mais s'il est facile de les expérimenter en jeu (même s'il faut refaire toutes les énigmes, merci la sauvegarde sur les crédits de fin), qu'en serait-il dans une situation réelle?

Assez court (et encore plus lors d'une seconde partie pour voir l'autre fin), le jeu reste en tête par les pistes de réflexion qu'il propose au joueur, allant jusqu'à mentionner directement des philosophes ayant des idées opposées sur l'esprit et la conscience, Daniel Dennett et David Chalmers (merci Wikipedia). Bien joué les finlandais de Facepalm Games, à croire qu'après Teslagrad il faut surveiller la Scandinavie pour avoir de très bons jeux de plateformes/puzzles intelligents.

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