dimanche 27 juillet 2014

Parasite Eve - Do the Evolution

Pour continuer dans la veine des trésors perdus (enfin, ceux que j'ai ratés à l'époque...) de la Playstation première du nom, allons voir ce que proposait Squaresoft en 1999. Ah Squaresoft, doux nom liés à de grands souvenirs de l'époque Super Nintendo, avec Final Fantasy VI, Chrono Trigger et Secret of Mana... Mais la fin du XXe siècle voyait les joueurs devenir adultes, fini les univers de fantasy chatoyants et colorés, place à l'horreur et les ambiances sombres avec Parasite Eve.
Meet Aya Brea.
Suite au succès du premier Resident Evil chez Capcom, Squaresoft décida de participer à la mode du survival horror en adaptant le roman d'horreur éponyme (le jeu en est la suite / remake, les intrigues sont très similaires), et n'hésita pas à débaucher les développeurs directement chez son concurrent (entrainant une grande refonte dans ce qui serait finalement Resident Evil 2, et une version abandonnée dite 1.5). Mais Squaresoft oblige, le jeu allait conserver un gameplay RPG , histoire de ne pas déstabiliser les habitués de l'éditeur.

15 ans plus tard, je découvre enfin le titre sur ma PSVita: fidèle à sa réputation, la société avait mis le paquet sur les cinématiques en images de synthèse, et même si les personnages sont modélisés façon poupées de cire, ça reste beau. Les différentes mutations ou les monstres sont mêmes impressionnants, avec un facteur "dégueulasse" bien poussé et pas totalement ridicule avec le recul.

L'histoire nous met dans la peau d'Aya Brea, jeune flic de New York qui assiste à un opéra la veille de Noël 1997: manque de bol, la salle prend feu, les corps calcinés s'accumulent, et seules la cantatrice et Aya semblent résister à l'épidémie d'auto-combustion généralisée. L'histoire va alors se dérouler sur 6 jours, avec les habituelles révélations et un sous-texte scientifique pas mal amené dans l'intrigue, bien plus intéressant que les machinations d'Umbrella dans la saga des zombies de Capcom.
Une fois le jeu réellement engagé (après la dose usuelle de cinématiques et dialogues), le jeu frappe comme son gameplay mixant Final Fantasy et Resident Evil: du premier, on retrouve les phases de combat aléatoire avec la barre d'Active Time Battle (pour gérer les tours d'actions du joueur), le système d'expérience ou la magie, et du second, la modélisation des personnages (avec un design qui suggérait le futur Final Fantasy VIII), la gestion de l'inventaire (limité en taille, argh...) et le côté exploration / résolution d'énigmes (une porte fermée? je cherche la clé...).

Contrairement à son inspiration principale, Parasite Eve ne fait jamais réellement peur: pas de chiens qui sautent par la fenêtre, le rythme est calqué sur un RPG avec des combats délimités dans une zone précise et le cérémonial de l'acquisition d'expérience et d'items en cas de victoire. Le titre tire son intérêt de son ambiance, posée, mais tout de même sombre et plus écoeurante qu'angoissante: les monstres sont bien détaillés dans leur mutation / mutilation, et en voir certains évoluer dans le temps apporte soit du dégoût, soit de l'admiration pour le travail des designers (ou les deux en même temps, c'est pas interdit).
Le cadre de l'action joue énormément pour le charme du titre, reprenant des lieux connus de l'île de Manhattan (les Twin Towers pointent régulièrement à l'horizon) et les musiques de Shimomura Yoko, mélangeant sonorités électroniques et lyriques, collent parfaitement à l'ambiance "crépuscule de l'humanité". L'excellent morceau "Urban Noise" donne envie de rester bloquer sur la carte des déplacements, tandis que le chant de la cantatrice annonce rapidement les mauvais quarts d'heure à venir.

J'ai terminé le titre en une douzaine d'heures, en suivant un guide: solution de facilité, mais malheureusement, je n'ai plus le temps de me balader sans savoir où je vais dans un jeu. Cependant, cette durée relativement faible pour un RPG est très appréciable ici, le titre ne part pas dans des aventures épiques nécessitant une quarantaine d'heures. Il reste fidèle à son cadre (relativement) réaliste, avec une conclusion assez pessimiste (l'humanité est-elle le parasite de la Terre?), et une première fin assez inattendue et ouverte aux interprétations.
Je n'ai pas eu le courage de faire le jeu une seconde fois afin de voir la véritable fin (merci YouTube), mais je compte faire le lien avec la suite des aventures d'Aya face aux mitochondries tueuses avec Parasite Eve 2. A suivre...

L'intro du jeu, dans toute sa gloire de 3D de 1999.

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