dimanche 13 avril 2014

Zone of the Enders - Mecha Gear Solid

Il traverse tout l'Univers
Aussi vite que la lumière
Qui est-il ? D'où vient-il ?
Formidable robot
Des temps nouveaux


Il jaillit du fond de la mer
Il bondit jusqu'à Jupiter
Qui est-il ? D'où vient-il ?
Ce terrible géant
Des nouveaux temps


Le Japon a une longue tradition dans le domaine du robot géant. Successeur du fondateur Mazinger Z, Goldorak reste le plus connu  dans nos vertes contrées, ouvrant la porte à la fin des années 70 à l'animation japonaise sur les petits écrans français. Sans Goldorak, je n'aurais certainement passé des mercredi devant Dragon Ball (Z ou non), le ados sacrificiels des Chevaliers du Zodiaque et le libidineux censuré Ryô Saeba / Nicky Larson (et ses boulettes).
Hideo Kojima, pas assez occupé avec les scénarii alambiqués de la série Metal Gear, a également apporté sa pierre au genre mecha, à grands renforts de twists, révélations et cinématiques à rallonge: Zone of the Enders (HD Collection, s'il vous plait).
Jehuty et son cock-pit
Sorti il y a plus de 10 ans sur PlayStation 2, le premier Zone of the Enders avait pas mal marché, essentiellement grâce à la démo de Metal Gear Solid 2 offerte avec le jeu. Malin Kojima... Malgré tout, le jeu a su marquer certains joueurs du fait de très bonnes idées de gameplay, donnant l'impression de piloter un mecha. Souvent limité au genre du shoot'em up en 2D, le jeu permettait ici de se déplacer dans les trois dimensions, combattre au corps à corps à l'épée ou utiliser toute une série d'armes. Classe.
Mais côté scénario, ce n'était pas la joie. A la manière d'un Gundam ou Evangelion, Léo la tête à claque le héros est un gamin qui se retrouve par hasard aux commandes de Jehuty,  "le robot le plus perfectionné de sa génération"©. Celui-ci vivait dans un quartier pourri d'une station orbitale autour de Jupiter (ah oui, on est en 2172 au fait) et va dorénavant devoir "faire face à son destin" re-©. C'est à dire suivre bêtement des ordres: protéger les civils, détruire les forces armées cherchant à récupérer son robot et le remettre aux autorités compétentes (qui se tournent les pouces en attendant).
Le jeu est relativement court (j'ai dû finir ma deuxième partie en deux heures), ce qui n'est pas un défaut vu l'extrême répétitivité des situations et décors durant les deux-tiers du jeu: on doit nettoyer une dizaine de zones urbaines de patrouilles ennemies, composées de trois modèles différents (vive la diversité...). Le rythme s'accélère sur le dernier tiers avec de nouveaux lieux et des missions enfin variées... et c'est fini. Le combat contre le dernier boss est en fait une fuite d'une trentaine de secondes, et le générique de fin laisse l'histoire en plan. C'est dommage, j'aurais bien voulu voir un personnage mettre des baffes à Léo, qui passe son temps à se plaindre et râler, et qui est insupportable avec le doublage en Anglais et sa tête de Playmobil dans les vidéos en mode 3D version 1995.

Le deuxième épisode, Zone of the Enders: The 2nd Runner, a bien pris note de ces défauts, en dégageant Léo du rôle principal pour Dingo, un ancien soldat en mode ténébreux / bad-ass. Le doublage est toujours en Anglais, mais les cinématiques sont passées en version animée (superbes) ou utilisent le moteur du jeu (rappelant furieusement celles de Metal Gear Solid 2 et ses ralentis avec effet de flou), permettant d'apprécier (ou supporter) les looooooongues séquences de dialogues, à base de pseudo-révélations et de philosophie façon la-guerre-c'est-pas-bien.
Situé deux ans après, c'est au tour de Dingo de tomber par hasard sur Jehuty alors qu'il faisait tranquillement son job de mineur sur Callisto: manque de bol, à son tour d'être poursuivi par les militaires, mais lui au moins il apportera une conclusion satisfaisante cette fois. Au niveau des environnements et missions, c'est également une nette amélioration, avec des décors et situations qui donnent réellement l'impression de faire évoluer l'histoire, et non plus des allers-retours ayant permis  d'économiser sur le développement du jeu. Le gameplay s'y met aussi: déjà sur de bonnes bases, il est devenu plus nerveux avec la possibilité de détruire des dizaines d'ennemis avec des salves de laser, et une meilleure maniabilité rendant les combats plus dynamiques. Avec un petit effet cell-shading sur les graphismes, certains passages sont épiques (l'attaque du train, le combat contre les croiseurs spatiaux) et semblent sortir d'un animé.

Par rapport à la série phare de Kojima, Zone of the Enders permet de jouer quelques heures sans trop se prendre la tête, en faisant joujou comme un gamin avec un robot géant qui brille, mais lassé on finit par le laisser de côté et passer à autre chose. A voir si un troisième épisode finit par voir le jour, j'aurais bien pris les mêmes mécaniques de jeu avec en option le fulguro-poing et l'astéro-hache.

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