dimanche 9 mars 2014

Dinamic - Edad de oro del software español

Cela fait un petit moment que j'ai ce sujet qui traîne,et la diffusion du film "Les femmes du 6e étage" est une bonne occasion pour en parler. Les années 8-bits sur "micro" (doux nom pour les ordinateurs à l'époque) étaient l'occasion de voir des productions arriver de pays peu réputés actuellement pour leurs réalisations vidéo-ludiques. L'Espagne a ainsi connu une époque glorieuse, un véritable âge d'or entre 1983 et 1992, où sa production talonnait celle du leader le Royaume-Uni. Cette belle aventure s'est essoufflée avec l'arrivée des machines 16-bits, les compagnies n'ayant pas évolué vers ces nouveaux standards, encore balbutiants en Espagne. Parmi ces sociétés, les titres de Dinamic avaient une identité particulière.

Les jeux de Dinamic (du moins, ceux auxquels j'ai joués) ont de nombreux points communs:
- une magnifique page d'introduction
- un système de password permettant d'accéder à la seconde section du jeu
- des graphismes très colorés
- une maniabilité nécessitant plusieurs boutons (d'où un jonglage pas évident entre joystick et la barre espace du clavier)
- un pauvre message de fin en guise de conclusion.

Ma première découverte était Game Over, sur une compilation (Imagine's Arcade Hits), associé avec le très bon Arkanoid, le sympathique Legend of Kage, et d'autres titres plus oubliables. Game Over n'est jamais sorti sur borne d'arcade, mais à l'époque cela devait aider pour les ventes. Dès le lancement du jeu, je découvrais la marque de fabrique de Dinamic.
"Bonjour madame"
Du haut de mes 8 ans et quelques, je ne saisissais pas la portée érotique de cette intro, adaptation pixelisée d'un dessin (de Luis Royo, réalisé pour le magazine Heavy Metal) qui a fait du bruit lors de la sortie du jeu ("cachez ce sein" etc.). Mais l'image claquait sévèrement en apparaissant sur l'écran, cela sentait le très bon jeu. Et le jeu était en effet pas mal du tout. A la manière d'un Contra/Gryzor, on fait avancer un soldat à travers une série d'écrans, armé d'un fusil à balles rouges géantes et grenades. Vu le nombre d'ennemis et tirs, la barre de vie de notre petit troufion descendait à vitesse grand V, et je ne suis pas arrivé très loin à l'époque. Mais juste assez pour tomber sur un boss d'une taille impressionnante pour l'époque.
"Ho ho ho. Géant vert..."

Une fois la première partie terminée, on obtenait un code. 10128. Plus de 25 ans après je me souviens encore de ce code, alors que j'hésite parfois pour saisir mon code de carte bleue à la caisse. La deuxième partie reprend le même gameplay, avec une dimension exploration en plus (c'est pas Metroid non plus, il faut monter et descendre des échelles) pour ouvrir des portes et affronter le dernier boss. Après tous ces efforts, la déception est assez cruelle de voir pour écran de fin un simple "Game Over". Ah ah, je suis sûr que cela fait encore rire les développeurs.

Quelque temps plus tard, autre compilation (Ocean's All Star Hits 2, la suite de l'autre) avec le mauvais Cobra et l'excellent Head Over Heels, et Dinamic à nouveau dans leurs oeuvres avec Army Moves.
A votre place, je changerai le pneu avant gauche.
La mode à l'époque était au shoot them up avec véhicule, on se retrouve ici au volant d'une jeep équipée de missiles, montée sur ressorts: en vue de profil, on doit traverser un pont à moitié détruit, en sortant de portion en portion, tout en dégommant hélicoptères et jeeps qui nous sautent dessus. Le concept est assez drôle au départ, mais devient rapidement infernal quand il faut réaliser un saut, tout en détruisant des ennemis qui arrivent par les airs et par la route. D'autant plus si on joue au joystick, avec la nécessité d'appuyer sur la barre espace pour envoyer les missiles destinés aux jeeps adverses. Au final, la partie faisait un boucan pas possible avec des grands coups désespérés sur la barre. Par chance, il ne s'agit que du premier niveau, les suivants se déroulent en hélicoptère, mais avec toujours ce principe acrobatique de double direction de tir (et d'utilisation du joystick et du clavier) et des avions qui arrivent des deux côtés de l'écran.
Hum, c'est très mal barré.

La deuxième partie (code 15372, vive la mémorisation des choses inutiles!) se rapproche de Game Over, avec un soldat à diriger depuis la jungle vers la base du général qui a mis le bordel dans le pays. On commence par effrayer des perroquets en leur tirant dessus, pour ensuite prendre d'assaut un QG façon Commando (Solid Snake peut se rhabiller). Encore une fois, l'aventure se termine sur un simple message, annonçant la suite dans Navy Moves. Jamais essayé, mais le premier niveau reprend le concept de la jeep sauteuse avec un bateau pneumatique. Hum moui...

Changement total d'ambiance avec Dustin, une sorte de simulateur d'évasion façon pieds nickelés.
La gran evasión
Jeu atypique dans la production Dinamic, il privilège l'exploration à l'action avec des objets à récupérer et utiliser dans la bonne situation. A partir de sa cellule, on doit trouver de quoi crocheter une porte, échapper aux gardes dans la cour et le pourtour de l'île, survivre dans la jungle et enfin trouver un canot.
Un fumeur? Jeu subversif!
Le jeu n'était pas trop difficile (à part pour la configuration des touches en espagnol...), et au bout de quelques essais j'avais trouvé le moyen de rejoindre la jungle, mais j'ai lâché l'affaire face au puma, au serpent venimeux et le guerrier issu de Tintin au Congo. J'ai regardé rapidement sur YouTube pour trouver une vidéo du jeu plié en 7 minutes (écran titre inclus), j'étais en fait vraiment pas doué.
 
Sur mes dernières années sur CPC, j'avais récupéré un jeu avec un héros assez bizarre, Freddy Hardest. Encore maintenant, je me demande quelle était l'inspiration du dessinateur pour donner à Freddy un double menton en forme de paire de couilles.
"Salut beau gosse"
Le pauvre Freddy se crashe malencontreusement sur une planète alien avec son vaisseau, et doit trouver un moyen de retourner sur terre. Sans scaphandre, il part en direction de la base la plus proche, exterminant toutes les créatures sur sa route. Une fois infiltré, il faut saboter toute une série de terminaux informatiques (pratique, les aliens parlent espagnol aussi) et voler un vaisseau. Mission accomplie, ce sacré Freddy reviendra dans de nouvelles aventures à Manhattan. Bien sûr.
En position inconfortable.

Je n'avais pas accroché à ce jeu (soit à cause de la tête de winner de Freddy, soit sa maniabilité et ses sauts), mais il semble avoir eu son petit succès à l'époque. Avec la tête qu'il se paie, j'imagine mal un carton à notre époque. Non, cette mèche blonde façon Lucky Luke, c'est pas possible non plus...

Les productions Dinamic en mettaient plein la vue avec leurs gros sprites et leurs couleurs, et les jeux promettaient une bonne part de challenge (ou de manettes pétées). Mais avec le recul, ce sont toujours ces écrans titres qui m'impressionnent le plus. Ceux des quatre jeux présentés ont été réalisés par Javier Cubedo. D'autres de ses réalisations sont visibles ici: http://cpcrulez.fr/games_GFX-artist-Javier_Cubedo.htm

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